Page:Louis - Le Colonialisme, 1905.djvu/54

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regarde d’un peu près, du caractère presque essentiellement militaire qu’il offre. Les travaux publics, les entreprises de mises en valeur n’y prennent qu’une place restreinte : l’armée absorbe environ les quatre cinquièmes du total.

D’après les dernières prévisions, ces dépensés de souveraineté ou de conquête dissimulée atteignaient 89 millions. La métropole donne 1 million et demi aux Antilles et aux colonies du Pacifique, 6 millions et demi à l’Afrique occidentale, 2 1/2 au Congo, 20 millions à l’Indo-Chine, 8 millions 1/2 à Madagascar, pour la seule solde des troupes. Le commissariat s’inscrit pour plus de 2 millions, les frais de passage et de route pour 7 millions ; la remonte pour près d’un million ; les vivres et fourrages pour 16 millions ; l’habillement, le campement, le couchage, pour 6 millions 1/2 ; les bâtiments militaires pour 1 million ; l’artillerie et les constructions militaires pour 7 millions ; la défense des colonies pour 7 millions.

Comme ce budget comprend des chapitres distincts et des chapitres globaux, de beaucoup les plus nombreux, il est impossible, ou à peu près, de faire des décomptes spéciaux pour chaque possession. Du moins peut-on dire que le coût militaire de l’empire indo-chinois, pris isolément, n’est pas inférieur à 40 millions environ, dont 20 millions de solde, 6 millions de vivres et fourrages, 3 1/2 pour l’artillerie et les constructions militaires, 3 millions pour l’arsenal de Saïgon. C’est là un budget de guerre