égal à celui d’un petit État, et que les événements actuels aboutiront à renforcer encore.
Mais, à ce compte, la France entretient, de Saïgon à Hanoï et à Lao-Kaï, une armée permanente de 34,000 hommes, deux fois et demie plus considérable, toutes proportions gardées, que celle préposée par les Anglais à la garde de l’Inde.
De 1891 à 1901, les dépenses militaires de nos colonies, part coloniale et part métropolitaine additionnées, ont passé de 48 à 113 millions ; de 1901 à 1905, la part métropolitaine est demeurée immuable, parce qu’un certain ralentissement, dû à une pression croissante de l’esprit public, s’est manifesté dans l’activité des colonnes. Il n’en reste pas moins qu’en quatorze années, les effectifs que la France nourrit en Asie, en Afrique et ailleurs, ont été portés de 30,000 à 55,000 hommes.
Le coût des services civils apparaîtra maintenant quelque peu restreint, mais il correspond pourtant à un excès de fonctionnarisme dénoncé à chaque instant.
Cet abus de la bureaucratie coloniale, comme l’abus de la bureaucratie en Europe, tient à l’essence même du régime gouvernemental.
La tactique de la bourgeoisie capitaliste consiste à opérer sur le revenu public les plus larges prélèvements, soit pour nantir ses fils de sinécures suffisantes, soit pour attacher à sa cause le plus grand nombre d’hommes de toutes catégories.
Si elle ne trouvait pas moyen de réagir contre