Page:Louis - Recherches sur les effets de la saignée, 1835.djvu/26

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un soulagement réel, ont le visage beaucoup moins rouge, pendant la saignée, ou immédiatement après, qu’avant. Ce soulagement et cette pâleur de la face ont effectivement lieu quelquefois ; mais ils sont momentanés, et les sujets qui les éprouvent ne guérissent pas plus rapidement que les autres. De manière que la seule conséquence à tirer de ce fait, c’est qu’il ne faut pas confondre les effets immédiats et les effets thérapeutiques, à proprement parler, des médicamens.

D’ailleurs, comme on l’a déjà vu pour la pneumonie, on s’explique très bien comment l’utilité des émissions sanguines dans l’érysipèle de la face a été exagérée, en considérant ce qui eut lieu dans quelques cas où la saignée fut faite à une époque éloignée du début. En effet, chez trois sujets dont la veine fut ouverte au sixième jour de la maladie seulement, il y eut, dès le lendemain, une amélioration remarquable dans tous les symptômes ; et cette amélioration fit des progrès rapides. Mais qui ne voit que dans ces cas, l’érysipèle étant voisin de son terme le plus ordinaire, au moment où la saignée fut pratiquée, il n’y a peut-être eu, dans l’amélioration indiquée, qu’une simple coïncidence ; et que tout ce qu’on peut présumer, avec quelque fondement, en faveur de l’émission sanguine,