Page:Louis - Recherches sur les effets de la saignée, 1835.djvu/25

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troisième jour de la maladie, et au moins deux fois. Et si l’on ne peut pas en conclure que la saignée a été nuisible, dans ces cas, au moins faut-il reconnaître que son utilité n’est pas démontrée.

On pensera peut-être que si, au lieu de recourir à la lancette, on eût appliqué des sangsues dans le voisinage de la partie enflammée, ou sur cette partie même, on aurait obtenu, des émissions sanguines, des succès plus marqués. Mais les faits ne s’accordent pas avec cette hypothèse. Car chez six sujets auxquels on appliqua des sangsues, près de la partie malade, les deuxième, troisième et quatrième jours de l’affection (trois d’entre eux furent encore saignés le lendemain, et l’un d’eux le jour même du début) ; chez ces sujets, dis-je, la durée moyenne de l’érysipèle fut de huit jours un quart ; plus considérable par conséquent que chez les autres. Ce que je n’attribuerai certainement pas aux sangsues ; mais j’en conclurai, du moins, que leur influence sur la marche de l’érysipèle n’est pas telle qu’on l’a prétendu ; qu’il est même douteux qu’elles aient le faible degré d’utilité de la saignée générale.

On objectera peut-être encore aux conséquences qui me paraissent découler rigoureusement des faits, que les malades atteints d’érysipèle de la face éprouvent assez ordinairement