Page:Louis - Recherches sur les effets de la saignée, 1835.djvu/30

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Sans doute l’angine était forte chez les trois derniers malades, et l’on croira pouvoir expliquer l’excès de sa durée, par son intensité. Je crois l’explication excellente ; mais qu’en conclure, sinon que l’influence de la saignée sur la marche de l’angine, est extrêmement bornée ?

Les mêmes faits doivent aussi faire naître des doutes, sur la grande utilité des sangsues appliquées à l’épigastre dans la gastrite, ou sur toute autre partie de l’abdomen, dans les points correspondans aux viscères présumés malades. Comment, en effet, accorder beaucoup de confiance aux préceptes à priori qu’on donne généralement à ce sujet, quand les sangsues appliquées le plus près possible de l’organe affecté, dans l’érysipèle et dans l’angine gutturale, n’ont qu’une action si légère, qu’elle est beaucoup moins évidente que celle de la saignée générale ?

Signalons encore un fait important par son analogie avec ceux qui ont été rapportés plus haut, savoir : que dans deux cas où la saignée fut faite les sixième et neuvième jours de l’affection, les symptômes de l’angine furent beaucoup moindres le lendemain et le surlendemain, comme si les émissions sanguines eussent eu beaucoup d’influence dans ces deux cas ; mais bien plutôt, sans doute, et presque uniquement,