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Page:Louis Benoist et Auguste Béguin - Notice historique et statistique sur Douy-La-Ramée et La Marre.djvu/30

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VII. — Les biens de la cure, de la fabrique et de la chapelle de la Ramée ont été vendus au profit de la nation, les 7 décembre 1791, 18 octobre 1792 et 8 janvier 1793, moyennant 65.400 livres.

Les rentes dues à la fabrique, devenues aussi propriété de la nation, se sont éteintes par confusion et par rachat ou ont été transférées à des hôpitaux.

VIII. — Le curé en exercice lors de la Révolution, François Chaisemartin, prêta le serment constitutionnel, fut officier public, c’est à dire chargé de rédiger les actes de l’état civil, puis secrétaire-greffier du conseil général ou municipal et adjoint au maire. Il rendit assurément des services à ces divers titres. Il avait dû, le 8 ventôse an II, cesser ses fonctions de prêtre et en faire la déclaration, mais dès que fut rendue la loi du 11 prairial an III, autorisant les citoyens à user librement pour l’exercice de leur culte des édifices qui y avaient été consacrés, la municipalité de Douy « applaudissant avec attendrissement à cette loi sage qui consacrait solennellement les grands principes de liberté que l’administration n’aurait jamais dû perdre de vue, et désirant singulièrement l’exercice libre et tranquille de la religion catholique, de cette religion sainte qui a fait le bonheur de nos pères » demanda au citoyen Chaisemartin de reprendre les fonctions de ministre du culte dans la paroisse. Celui-ci accepta, en protestant, comme il lui était ordonné de le faire, de sa soumission aux lois de la République. Aussitôt le comte de Boissy fournit et prêta les objets nécessaires à la célébration du culte, et l’église se rouvrit.

Le prêtre, malgré la tolérance de la loi du 11 prairial an III, n’en restait pas moins suspect et l’autorité cherchait à se rassurer contre lui en lui imposant de fréquents serments : le 20 vendémiaire an IV, Chaisemartin dut « reconnaître que l’universalité des citoyens français est le souverain et promettre soumission et obéissance aux lois de la République ». Deux ans après il dut prêter serment de haine à la royauté et d’attachement à la République et à la Constitution.

Une grave difficulté se présenta. L’église de Douy n’avait pas été comprise au nombre des succursales ; pour conserver un desservant, la commune devait lui assurer de ses deniers un traitement. Elle offrit cinq centimes au principal de ses contributions l’offre fut jugée insuffisante, et Chaisemartin (qui à titre d’ancien curé jouissait d’une rente viagère de 333 francs seulement) donna