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L’obligation pour chaque paroisse de nourrir ses pauvres et l’interdiction de la mendicité ;

L’interdiction aux gens de main-morte de recevoir des pots-de-vin en sus du prix des baux, et l’obligation pour leurs successeurs d’exécuter, pour toute leur durée, les baux régulièrement consentis. (Ces baux se trouvaient de droit résolus à chaque changement d’usufruitier, évêque, abbé, etc., etc.) ;

La suppression des corvées « qui assimilent les Français aux serfs de la Pologne et de la Russie » ;

Une réforme de l’impôt de la gabelle qui porte le prix du sel à 14 sous la livre ;

La suppression du retrait féodal ;

La réduction des pensions viagères.

Ces demandes étaient justes, sages et surtout pratiques. Les gens du tiers-état de Douy ne se piquaient pas de hautes considérations politiques ; ils se tenaient dans la sphère de leurs intérêts. Leurs vœux furent exaucés et au-delà.

Dans l’assemblée des trois ordres du bailliage de Villers-Cotterêts, réunie en cette ville le 13 mars 1789 et à laquelle prirent part les députés de Douy, Aubry-Dubouchet, commissaire à Terrier, et Bourgeois, laboureur, furent élus membres de l’Assemblée nationale.

Cette Assemblée se réunit à Versailles, le 5 mai 1789. On sait quels incidents signalèrent sa constitution et on se rappelle que dans la nuit du 4 août, la féodalité et tous les privilèges furent abolis. Le 12 décembre suivant, cette même Assemblée prescrivit l’établissement de municipalités élues dans toutes les paroisses du royaume. En vertu de ce décret, les citoyens actifs de Douy-la-Ramée (c’est-à-dire payant une contribution égale à trois journées de travail) élurent le 7 février 1790, pour maire Pierre-Philippe Benoist, pour officiers municipaux Pierre Poncelet père et Jean-Charles-Eloi Boyard, pour procureur de la commune Vapaille et leur adjoignirent six membres appelés notables (Pierre Dedoville, Crosnier, Dusautoy, Lucet, Roussel et Frémont). « Cette auguste cérémonie » eut lieu sous la présidence du curé et c’est entre ses mains que les élus prêtèrent le serment « de maintenir de tout leur pouvoir la constitution future du royaume, d’être fidèles à la Nation, à la loi et au roi, et de bien remplir leurs fonctions ».

À compter du jour où il accepta le titre de maire qui lui fut renouvelé durant plusieurs années, Pierre-Philippe Benoist dut