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Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/106

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« Au long des siècles, tout ce qui était de la pensée et de l’art a pu s’exprimer sous tous les régimes. (Les Marges ne font pas de politique n’est-ce pas ?) Rabelais, Shakespeare, Molière ont écrit sous des rois, et s’ils se sont gênés, il n’y parait guère. Et finalement la ceusure n’a pas beaucoup nui au talent ni au succès de Flaubert, et de Baudelaire (déjà nommé). Elle n’a même pas tué Jean Richepin et ne l’a pas empêché d’entrer à l’Académie. Alors ?

« Alors, je regarde les vitrines des libraires, les affiches des théâtres et concerts, l’étalage des journaux illustrés aux kiosques et je pense : « Vite ! une censure ! Laquelle ? Ses modalités ? Ses limites ? Je ne sais pas ! C’est une autre question ! mais une censure ! Vite ! » (René Fauchois, Réponse à l’Enquête des Marges sur « La liberté d’écrire », Les Marges, 15 février 1923, pp 123-125).

Cet ostracisme, ce boycottage, cette censure et certaines sanctions analogues, réduiraient certes à l’impuissance nombre de malfaiteurs. Mais ils ne les visent pas tous, ils négligent même les plus dangereux.

À notre sens, pour lutter efficacement contre la littérature ennemie, il ne faut pas se contenter d’agir