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Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/17

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moins noble de ce mot, à l’amour brutal et instinctif, à l’amour animal.

Dans une notable partie de notre littérature, l’amour — cet amour — est roi. Il règne ; il gouverne tout dans la famille et dans la société : il est le roi absolu. Bien plus, il est le roi légitime : car il est roi, en vertu d’un droit. Il n’est enchaîné par aucune entrave, arrêté par aucune barrière, lié par aucune loi. Tout ce qui s’opposerait à son empire et à son expansion, la religion qui l’a réformé et avili en y mettant la notion de péché — c’est Henry Bataille qui parle — la société qui a dressé contre ses dérèglements la loi et les conventions, les serments contractés à la mairie et à l’église, les liens indissolubles du mariage, la fidélité conjugale, les obligations du conjoint et de la conjointe, les droits de l’enfant, tout doit s’effacer devant sa prétendue souveraineté.

L’amour est seul maître. Les débordements précoces de la vie passionnelle, l’adultère et la prostitution sont légitimes, pourvu qu’ils se réclament de ses lois ; toute union est valide et licite par le fait seul de son intervention ; toute union devient caduque, dès qu’il s’en sépare.

Voilà ce qu’enseignent nombre d’écrivains néo-moralistes, soit par des raisonnements spécieux, soit par des fictions habilement ménagées, soit surtout par