Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/70

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texte de liberté, la violation flagrante et incessante de la liberté de l’enfant. Aucune n’est plus révoltante, mais aussi aucune ne laisse l’esprit public plus indifférent et plus froid, disons mieux, plus sceptique et plus amusé. C’est une honte de notre civilisation. Protéger l’âge qui ne peut se défendre contre ces attentats de tous les jours, n’est-ce pas le plus clair, le plus pressant devoir de l’État ?…

« … Mais pourquoi accuser les pouvoirs publics ? C’est l’esprit public qui est coupable ; c’est nous tous, complices, ne fut-ce que par inertie et timidité, de cette immense entreprise de démoralisation. C’est nous d’abord qui attentons à l’innocence de l’enfant ou manquons à le défendre. Les hommes en place ne sont que dociles à l’opinion qui se complaît à ces mœurs, on s’y résigne par respect humain. Ils s'abstiennent, non sans regrets parfois, parce qu’ils ont peur, peur de l’impopularité et du ridicule ; car on serait ridicule à prendre en mains contre la pornographie la cause de l’enfant !

« Les ennemis de l’enfant ne sont pas seulement les professionnels du vice public et du théâtre obscène, ce sont tous ceux qui les font vivre ou les laissent faire fortune ».

En fait, les pères de famille et en général les citoyens honnêtes qui devraient se révolter contre cet