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LES RUINES DE VIEN CHAN.

hors. Les logements des bonzes qui desservent le lieu sacré et plusieurs pagodes, dont quelques-unes sont à demi ruinées, s’élèvent tout autour du Tât. En dedans de l’entrée orientale, une pierre debout relate les circonstances de l’érection du monument, qui remonte à la première moitié du seizième siècle. La base de Tât Luong mesure 150 mètres sur 60 ; son élévation dépasse 40 mètres.


COUR INTÉRIEURE DE WAT SI SAKET.

Ce fut dans la plaine de Tât Luong qu’eut lieu, en 1641, la réception de Gérard Van Wusthof et de ses compagnons, par le roi de Vien Chan. Les magnificences déployées par les Laotiens dans cette occasion sont longuement racontées par le naïf commis de la Compagnie des Indes. D’après son récit[1], Tât Luong était recouvert de plaques d’or formant un poids total de mille livres, et ce monument était tellement vénéré par les indigènes qu’aucun d’eux ne passait devant sans tenir à la main un cierge allumé en signe d’hommage.

Nous ne consacrâmes que la journée du 3 avril et la matinée du 4 à la visite des ruines de Vien Chan ; la saison pluvieuse, qui approchait à grands pas, nous pressait de nous remettre en route. Le 4 à midi, nos barques continuèrent l’ascension du fleuve.

  1. Voy. le Bulletin de la Société de Géographie, sept.-oct. 1871, p. 265.