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MONNAIES, POIDS ET MESURES.

Toutes ces mesures se retrouvent au Cambodge, souvent avec les mêmes noms[1]. On emploie dans ce dernier pays une unité monétaire qu’il faut connaître ; c’est la barre d’argent appelée nen, dont le poids est de 10 tomlongs 2 chi.


POIDS BIRMANS.

Dans le Laos du nord, on emploie à la fois la manière de compter des Chinois et celle des Birmans. On connaît les subdivisions du taël ou de l’once chinoise ; elles sont décimales et leurs noms chinois sont dans l’ordre décroissant : le tsien, dont le poids est de 3gr,78 ; le fen, le li et le hao. Les Laotiens du nord donnent à l’once le nom de hong ; au tsien, celui de thé, et ils conservent le mot fen. Ils ne paraissent pas faire usage des subdivisions inférieures. Les poids birmans usités au Laos sont les suivants :

2 phé valent 1 mou[2].
2 mou 1 mat.
2 mat 1 kouai.
2 kouai 1 tchap (en birman, kyat).
10 tchaps 1 kan.
10 kan 1 tchoi.

Dans le langage ordinaire et les transactions de détail, le mat est considéré comme l’équivalent du thé, quoiqu’il soit un peu plus fort. Ainsi un kan, qui devrait représenter 40 thés, en pèse en réalité 44 ; il en résulte que le poids exact du mat est de 4gr,16 ; le phé est par suite presque égal à notre gramme (lgr,04).

On se sert dans le Laos birman comme en Chine d’une petite romaine à trois leviers, et par suite à trois graduations différentes, dont la première descend jusqu’aux fens et s’arrête à 5 hongs ; la seconde va de 5 à 20 hongs en donnant les thés ; la troisième va de 20 à 64 hongs en donnant les hongs. Ces petites balances peuvent donc peser plus de deux kilogrammes d’argent. Le titre de l’argent en circulation est très-variable : les titres élevés sont très-recherchés, et les marchands savent en général les reconnaître avec une très-grande précision[3].

  1. Voy. Janneau, Manuel pratique de la langue cambodgienne, p. 73-78.
  2. Il y a une unité encore plus faible que le phé ; c’est le yowe dont 160 forment le poids du kyat ou tical. Voy. Yule, Mission to the court of Ava, p. 259.
  3. Voy. à la fin du volume le tableau donnant le prix des principaux produits indigènes sur les différents marchés du Laos.