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repose avec plaisir sur ces filles à l’allure vive et franche, qui passent agiles et dédaigneuses à côté de la pauvre Chinoise mutilée, qui marche par saccades sur ses moignons, et que ne console pas le luxe des babouches et des bandelettes qui recouvrent soigneusement sa blessure. Les Ho-nhi se sont joints aux Chinois pour repousser l’invasion mahométane. Ils sont très-habiles au tir de l’arc et se servent de flèches empoisonnées. Il semble que cette race, qui paraît indigène dans les montagnes du Yun-nan, soit celle dont dérivent les Laotiens, de même que les sauvages qui habitent la grande chaîne de Cochinchine sont, peut-être, le tronc d’où sont sortis les Annamites[1].


LA VILLE DE TA-LAN.

Le temps était couvert et pluvieux et le froid commençait à se faire sentir. Les habitants paraissaient très-frileux et portaient de vrais matelas sur les épaules. Grande fut notre surprise quand nous découvrîmes sous la longue robe de chacun d’eux une véritable chaufferette suspendue devant leur poitrine. Nous-mêmes, quoique le thermomètre indiquât encore douze à treize degrés, nous nous serions volontiers rapprochés du feu, en gens habitués aux caresses du soleil des tropiques. Nous étions encore cependant dans la zone torride, à deux ou trois kilomètres du tropique du nord. L’altitude de Ta-lan est de 1,500 mètres environ. Nous allâmes visiter des gisements aurifères situés à quelque distance au nord de la

  1. Voy. les types de la planche XXXV de la 2e partie de l’Atlas.