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BONZERIES EN RUINES AUX ENVIRONS DU TA-LY.


XXI

DE YUN-NAN À TA-LY. — LE LAO-PAPA. — DÉPART DE YUN-NAN. — TONG-TCHOUEN. — MALADIE DE M. DE LAGRÉE. — UNE PARTIE DE LA COMMISSION PART POUR TA-LY. — LE FLEUVE BLEU. — HOUEY-LI TCHEOU. — CONFLUENT DU KIN-CHA ET DU PE-CHOUY KIANG. — ENTRÉE SUR LE TERRITOIRE MAHOMÉTAN. — ARRIVÉE À TA-LY. — NOUS SOMMES FORCÉS À UNE RETRAITE PRÉCIPITÉE. — COMMERCE ET ETHNOGRAPHIE DU NORD DU YUN-NAN[1].


Le P. Fenouil, provicaire apostolique de la province, arriva à Yun-nan le 2 janvier. Il voulut bien nous servir d’interprète auprès des autorités chinoises avec lesquelles nos relations devinrent plus fréquentes et plus intimes. L’épuisement de nos ressources pécuniaires nous mit dans la nécessité de contracter un emprunt auquel le Ma ta-jen se prêta de fort bonne grâce ; il nous demanda de le rembourser en armes françaises, dès que nous serions à portée d’un marché européen.

Malgré les difficultés qui résultaient de l’état de guerre, M. de Lagrée n’avait point renoncé à reconnaître la partie supérieure de la vallée du Cambodge. Ta-ly, capitale des Mahométans rebelles, était, au point de vue géographique et commercial, l’un des centres les plus importants de cette région. Située entre le fleuve Bleu et le Mékong, à peu de distance de l’un et de l’autre, cette ville est la clef de la route qui réunit la Birmanie à la Chine. Mais des voyageurs européens trouveraient-ils grâce aux yeux du gouvernement nouveau qui venait de s’y installer ? Les autorités chinoises ne verraient-elles pas avec la

  1. Voy. pour tout ce chapitre la carte itinéraire no 9, Atlas, 1re partie, pl. XII.