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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/21

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Il n’y a lieu d’établir ici aucune exception. Les journaux politiques doivent concourir à cette noble tâche aussi bien que ceux qui sont exclusivement consacrés aux sciences, aux lettres et à l’agriculture.

Que peut redouter le gouvernement ? Armé comme il l’est de lois terribles pour la répression des moindres abus, ne doit-il pas contre-balancer et justifier ce pouvoir énorme par la liberté des publications ? Un journal qui peut être suspendu ou supprimé après deux avertissements sans l’intervention des tribunaux, par l’autorité administrative, ne peut en vérité porter aucun ombrage au pouvoir.

Les paroles remarquables que l’Empereur a prononcées il y a quelques jours dans le conseil des ministres et qui ont été reproduites avec un immense effet devant le Corps législatif par son honorable président, retentissant encore dans le pays tout entier. Le Gouvernement est loin d’être satisfait de ce silence complet qui s’est fait dans la presse et dans les corps politiques. Il appelle lui-même sur ses actes la publicité et le contrôle. Il veut s’appuyer sur l’opinion publique ; mais il ne peut y avoir de publicité réelle, ni de contrôle sérieux, ni d’opinion publique éclairée avec les entraves qui arrêtent en France la diffusion des livres et des journaux.