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sans effort la faveur populaire. Quelques volumes choisis chaque année parmi les publications qui ont la notoriété d’un grand succès, désignés avec un certain éclat à l’attention publique et répandus dans les écoles d’adultes dont on encouragerait ainsi le développement, contribueraient puissamment à la diffusion de l’instruction générale.

Les académies et les sociétés savantes ont également essayé de faire rédiger et même de publier par elles-mêmes des livres populaires. On sait les minces résultats de la publication entreprise en 1848 par l’Académie des sciences morales et politiques. Il ne suffit pas d’être un grand écrivain ou un savant pour écrire un ouvrage de cette nature. Il faut avoir la connaissance profonde des besoins des classes laborieuses pour leur présenter la nourriture intellectuelle qui leur convient. Un homme qui aura pu vivre au milieu des ouvriers et étudier leurs besoins sera souvent mieux préparé qu’un académicien pour écrire le livre qui doit être goûté par eux et développer leur instruction morale et politique.


XI


Les bons livres ne suffisent pas pour assurer le développement de l’instruction populaire. Le gouvernement ne peut atteindre ce but qu’en appelant le journalisme à son aide.