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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/27

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universel, ne peut laisser échapper une pareille occasion de popularité, sans compter que le fisc reprendrait d’une main ce qu’il donnerait de l’autre, puisque la consommation s’accroissant, les droits qu’il perçoit directement ou indirectement sur la fabrication et le commerce des livres et des journaux s’augmenteraient en proportion.


XV


Les restrictions apportées au commerce de la librairie sont fondées sur la nécessité de la surveillance ; mais on peut affirmer qu’elles ont plutôt favorisé qu’empêché la publication et la circulation clandestine des brochures politiques ou des ouvrages immoraux. Elles ont fait naître le colportage, c’est-à-dire le commerce le moins régulier, le plus difficile à surveiller. Où retrouver le colporteur qui n’a laissé dans une commune d’autre trace de son passage que quelques volumes licencieux ou impies ? Au contraire, il est presque impossible que le libraire sédentaire dans une commune, sous l’œil vigilant de toutes les autorités et des pères de familles, veuille jamais s’exposer aux rigueurs d’une condamnation pour le mince bénéfice qui résulterait de la vente de quelques mauvais livres ou de quelque journal prohibé. La liberté du commerce de la librairie serait un bienfait quand elle n’aurait d’autre effet que de supprimer en grande partie le colportage.