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Page:Louis Hachette - Instruction populaire et suffrage universel, 1861.djvu/26

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pour mieux dire de faire beaucoup pour eux. Il faut que la poste se charge de leur apporter au plus bas prix possible l’instruction religieuse, morale, politique et industrielle. Nous ne demandons pas à l’administration de prendre l’initiative d’une mesure extraordinaire. Nous désirons seulement qu’elle suive l’exemple donné par la Belgique et adopte les tarifs de nos voisins. En Belgique, l’affranchissement des journaux est d’un centime par numéro, suppléments compris. Les livres circulent également dans tout le royaume au prix d’un centime la feuille, quelle qu’en soit la dimension.

Ces tarifs ne laissent sans doute pas un boni considérable au chapitre du budget afférent au service de la poste belge, mais le gouvernement belge s’est peu préoccupé du côté fiscal de la question. Il s’est placé à un point de vue supérieur ; il n’a envisagé dans le monopole dont il était investi que le moyen de civiliser et d’éclairer de plus en plus la population dont la destinée lui est confiée.

Pourquoi le gouvernement français resterait-il au dessous d’un pays voisin ? Pourquoi le prix d’affranchissement des livres et des journaux, au lieu d’être un impôt et une entrave, ne serait-il pas limité à la stricte rémunération du service postal ? Quand un numéro de journal, quels que soient son poids ou sa dimension, viendra au prix d’un centime apporter aux ouvriers des villes et des campagnes la matière d’une lecture utile ou attrayante pour une semaine et même pour un mois entier ; quand l’affranchissement d’un livre ne coûtera également qu’un centime pour chaque feuille d’impression, qui pourrait refuser l’instruction et le plaisir offerts à si bas prix ? Un gouvernement qui repose sur le suffrage