Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/102

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nissaient des marins à la flotte. Les cités mêmes qui gardaient leur indépendance pour les affaires intérieures obéissaient, pour l’administration militaire, à des fonctionnaires spéciaux désignés par la métropole[1]. Les consuls avaient le droit de lever dans les contrées voisines du théâtre de la guerre tous les hommes en état de porter les armes. L’équipement et la solde de ces troupes restaient à la charge des cités ; Rome pourvoyait à leur entretien pendant la guerre. L’infanterie auxiliaire était ordinairement égale en nombre à celle des Romains, la cavalerie double ou triple.

En échange de ce concours militaire, les alliés avaient droit à une part du terrain conquis, et, contre une redevance annuelle, à l’usufruit des domaines de l’État. Ces domaines, considérables dans la Péninsule[2], formaient l’unique source de revenus que le fisc tirât des alliés, exempts d’ailleurs de tribut. Pour surveiller l’exécution des ordres du sénat, l’équipement de la flotte et la rentrée des fermages, on établit quatre questeurs (quæstores classici).

Rome se réservait exclusivement la direction des affaires extérieures et présidait seule aux destinées de la République. Les alliés n’intervenaient jamais dans les décisions du Forum, et chaque ville ne sortait pas des bornes étroites de son administration communale. La nationalité italiote se trouva peu à peu constituée au moyen de cette centralisation politique, sans laquelle les différentes peuplades se seraient affaiblies mutuellement par des guerres intestines, plus ruineuses que les guerres étrangères, et l’Italie eût été hors

  1. Au commencement de chaque année consulaire, les magistrats ou députés des villes devaient se rendre à Rome, et les consuls y fixaient le contingent que chacune d’elles était obligée de fournir suivant les listes du cens. Ces listes étaient dressées par les magistrats locaux, qui les envoyaient au sénat, et renouvelées tous les cinq ans, sauf dans les colonies latines, où l’on semble avoir pris pour base constante le nombre des colons primitifs.
  2. Le pays des Samnites, entre autres, était complètement découpé par ces domaines.