Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/125

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aux Étoliens. Le Péloponnèse était partagé entre les Achéens, le tyran de Sparte, et des villes indépendantes. La Grèce, en décadence depuis un siècle environ, avait vu son esprit guerrier s’affaiblir et sa population diminuer ; et cependant Plutarque, en comprenant sous ce nom les peuples de race hellénique, avance que ce pays fournissait au roi Philippe l’argent, les vivres et les approvisionnements de son armée[1]. La marine grecque avait presque disparu. La ligue Achéenne, qui comprenait l’Argolide, Corinthe, Sicyone et les cités maritimes de l’Achaïe, avait peu de vaisseaux. Sur terre les forces helléniques étaient moins insignifiantes. La ligue Étolienne mettait 10 000 hommes sur pied, et, lors de la guerre contre Philippe, prétendait avoir contribué plus que les Romains à la victoire de Cynoscéphales. La Grèce était encore riche en objets d’art de toute espèce. Lorsqu’en 535 le roi de Macédoine s’empara de la ville de Thermæ, en Étolie, il y trouva plus de deux mille statues[2].

Athènes, malgré la perte de sa suprématie maritime, conservait les restes d’une civilisation qui avait atteint jadis le plus haut degré de splendeur[3], et ces constructions incomparables du siècle de Périclès, dont le nom seul rappelle tout ce que les arts ont produit de plus parfait. On remarquait, entre autres, l’Acropole, avec son Parthénon, ses Propylées, les chefs-d’œuvre de Phidias, la statue de Minerve en or et en ivoire, et une autre en bronze, dont on apercevait au loin, de la mer, le casque et la lance[4]. L’arsenal du Pirée, bâti par l’architecte Philon, était, suivant Plutarque, un ouvrage admirable[5].

  1. Plutarque, Flamininus, ii.
  2. Polybe, V, ix.
  3. Aristide, Panathen. p. 149.
  4. Pausanias, Attique, xxviii.
  5. Plutarque, Sylla, xx.