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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/133

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On admirait à Sinope la statue d’Autolycus, un des héros protecteurs de la ville, ouvrage du statuaire Sthénis[1].

Trapézonte (Trébizonde), qui, avant Mithridate le Grand, conservait une sorte d’autonomie sous les rois de Pont, avait un commerce étendu, ainsi qu’une autre colonie grecque, Amisus (Samsoun)[2], regardée, au temps de Lucullus, comme une des plus florissantes et des plus riches du pays[3]. À l’intérieur, Amasia, devenue depuis une des grandes forteresses de l’Asie Mineure et la métropole du Pont, avait déjà vraisemblablement, au temps des guerres Puniques, un certain renom. Cabire, appelée ensuite Sébaste, puis Néocésarée, centre de la résistance de Mithridate le Grand contre Lucullus, devait à son magnifique temple de la Lune une ancienne célébrité. Du pays de Cabire, il n’y avait, au dire de Lucullus[4], que quelques journées de marche jusqu’en Arménie, contrée dont la richesse peut s’évaluer d’après les trésors amassés par Tigrane[5].

On comprend dès lors comment Mithridate le Grand parvint, deux siècles plus tard, à opposer aux Romains des armées et des flottes considérables. Il possédait dans la mer Noire quatre cents navires[6], et son armée s’élevait à 250 000 hommes et 40 000 chevaux[7]. Il recevait, il est

    d’argent, trente-deux autres pleines de vaisselle d’or, d’armes du même métal et d’or monnayé : ces étagères étaient portées par des hommes suivis de huit mulets chargés de lits d’or, et après lesquels en venaient cinquante-six autres portant l’argent en lingots, et cent sept chargés de tout l’argent monnayé, montant à 2 700 000 drachmes (2 619 000 francs). (Plutarque, Lucullus, xxxvii.)

  1. Plutarque, Lucullus, xxiii.
  2. Strabon, XII, iii, 469, 470.
  3. Appien, Guerres contre Mithridate, lxxviii.
  4. Plutarque, Lucullus, xiv.
  5. Voyez ce qui est rapporté par Plutarque (Lucullus, xxix) des richesses et des objets d’art de toute espèce dont regorgeait Tigranocerte.
  6. Appien, Guerres de Mithridate, xiii, 658 ; xv, 662 ; xvii, 664.
  7. Appien, Guerres de Mithridate, xvii, 664. La Petite Arménie fournissait 1 000 cavaliers. Mithridate avait cent trente chars armés de faux.