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vrai, des secours de l’Arménie et de la Scythie, du Palus-Méotide et même de la Thrace.


La Bithynie.

XI. La Bithynie, province de l’Asie Mineure comprise entre la Propontide, le Sangarius et la Paphlagonie, formait un royaume qui, au commencement du vie siècle de Rome, était limitrophe du Pont et embrassait diverses parties des provinces contiguës à la Mysie et à la Phrygie. Là se trouvaient plusieurs villes dont le commerce rivalisait avec celui des villes maritimes du Pont, et notamment Nicée et Nicomédie. Cette dernière, fondée en 475 par Nicomède Ier, prit une rapide extension[1]. Héraclée Pontique, colonie milésienne située entre le Sangarius et le Parthenius, gardait son commerce étendu et une indépendance que Mithridate le Grand lui-même ne put complètement abattre ; elle possédait un port vaste, sûr et habilement disposé, qui abritait une flotte nombreuse[2]. La puissance des Bithyniens n’était pas insignifiante, puisqu’ils mirent sur pied, dans la guerre de Nicomède contre Mithridate, 56 000 hommes[3]. Si le trafic était considérable sur les côtes de la Bithynie, grâce aux colonies grecques, l’intérieur n’était pas moins prospère par l’agriculture, et Bithynium était encore, au temps de Strabon, renommé pour ses troupeaux[4].

Une des provinces de la Bithynie tomba aux mains des Gaulois (478 de Rome). Trois peuples d’origine celtique se la partagèrent et y exercèrent une sorte de domination féodale. On l’appela Galatie, du nom des conquérants. Les places de commerce étaient : Ancyre, point d’arrivée des caravanes venant de l’Asie, et Pessinonte, une des métro-

  1. Strabon, XII, iv, 482. — Étienne de Byzance, au mot Νικομήδειον. — Pline, Histoire naturelle, V, xxxii, 149.
  2. Strabon, XII, iii, 465.
  3. Appien, Guerres de Mithridate, xvii.
  4. Strabon, XII, v, 484.