Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/140

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risées ; tour à tour dominées par les Macédoniens, les Égyptiens, les Syriens, elles étaient devenues des repaires de pirates, qu’encourageaient les rois d’Égypte par hostilité contre les Séleucides[1]. Du haut des montagnes qui traversent une partie de la province, descendaient des brigands pour piller les plaines fertiles situées du côté de l’Orient (Cilicia campestris)[2]. Cependant la partie arrosée par le Cydnus et le Pyramus était plus prospère, grâce à la fabrique des toiles grossières et à l’exportation du safran. Là se trouvait l’antique Tarse, jadis résidence d’un satrape, et dont le commerce s’était développé avec celui de Tyr[3] ; Soles, qu’Alexandre imposait à cent talents pour la punir de sa fidélité aux Perses[4], et qui, par sa position maritime, faisait l’envie des Rhodiens[5]. Ces villes et d’autres ports entrèrent, après la bataille d’Ipsus, dans le grand mouvement commercial dont les provinces de Syrie devinrent le siège.


Syrie.

XV. Par la fondation de l’empire des Séleucides, la civilisation grecque fut portée jusque dans l’intérieur de l’Asie, où à l’immobilité de la société orientale succéda la vie active de l’Occident. Les lettres et les arts helléniques fleurirent depuis la mer de la Phénicie jusque sur les bords de l’Euphrate. Des villes nombreuses furent bâties en Syrie et dans l’Assyrie avec toute la richesse et l’élégance des constructions de la Grèce[6] ; quelques-unes étaient presque

  1. Strabon, XIV, v, 571.
  2. Strabon, XIV, v, 570.
  3. Tarse avait encore des arsenaux maritimes au temps de Strabon (XIV, v, 574).
  4. Arrien, Anabase, II, v.
  5. Polybe, XXII, vii.
  6. Seleucus fonda seize villes du nom d’Antioche, cinq du nom de Laodicée, neuf du nom de Séleucie, trois du nom d’Apamée, une du nom de Stratonicée, et un grand nombre d’autres qui reçurent également des noms