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les sept collines étaient déjà presque toutes renfermées dans un mur d’enceinte protégé à l’intérieur et à l’extérieur par un espace sacré appelé Pomœrium[1].

Cette enceinte resta longtemps la même, quoique l’accroissement de la population eût amené l’établissement d’immenses faubourgs, qui finirent par envelopper le Pomœrium[2].

Le territoire romain proprement dit était restreint, mais celui des sujets de Rome et de ses alliés déjà assez considérable. Quelques colonies avaient été fondées. (Voir la carte n° 1.) Les rois, par une politique habile, avaient réussi à attirer dans leur dépendance un grand nombre d’États voisins, et, lorsque Tarquin le Superbe convoqua les Herniques, les Latins et les Volsques, pour une cérémonie destinée à sceller son alliance avec eux, quarante-sept peuplades distinctes prirent part à l’inauguration du temple de Jupiter Latialis[3].

La fondation d’Ostie, par Ancus Marcius, à l’embouchure du Tibre, montre que l’on comprenait déjà l’importance politique et commerciale de communications faciles avec la mer ; d’un autre côté, le traité de commerce conclu avec Carthage à l’époque de la chute de la royauté, et dont

  1. Tite-Live, I, xliv. Denys d’Halicarnasse dit en parlant de la partie du rempart qui s’étendait entre la porte Esquiline et la porte Colline : « Rome est munie d’un fossé profond de trente pieds, et large de cent et davantage à l’endroit où il l’est le moins. Au-dessus de ce fossé s’élève un mur soutenu, en dedans, d’une haute et large terrasse, de sorte qu’il ne peut être ébranlé par les béliers, ni renversé par la sape. » (Antiquités romaines, IX, lxviii.)
  2. « Depuis ce temps-là (Servius Tullius), Rome n’a plus été agrandie… et si, en face de ce spectacle, quelqu’un voulait se faire une idée de la grandeur de Rome, il se tromperait certainement, car il ne pourrait distinguer jusqu’où la ville s’étend et où elle cesse, tant les faubourgs sont contigus à la ville… L’Aventin est resté jusqu’au règne de Claude en dehors du Pomœrium, malgré le grand nombre d’habitants qu’il contenait. » (Aulu-Gelle, II, xiii. — Denys d’Halicarnasse, IV, xiii.)
  3. Denys d’Halicarnasse, IV, xlix.