Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/192

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d’Antiochus toutes les villes d’Asie d’origine hellénique[1]. Annibal, réfugié auprès du roi de Syrie, l’encourageait à la résistance en l’engageant à porter, comme il l’avait fait lui-même, la lutte en Italie. La guerre fut donc déclarée par les Romains. Soutenir l’indépendance de la Grèce contre un prince asiatique, c’était à la fois exécuter les traités et prendre la défense de la civilisation contre la barbarie. Ainsi, en proclamant les idées les plus généreuses, la République justifiait son ambition.

Les services rendus par Rome étaient déjà oubliés[2]. Aussi Antiochus trouva-t-il en Grèce de nombreux alliés, secrets ou déclarés. Il organisa une confédération redoutable, dans laquelle entrèrent les Étoliens, les Athamanes, les Éléens, les Béotiens, débarqua à Chalcis, conquit l’Eubée et la Thessalie. Les Romains lui opposèrent le roi de Macédoine et les Achéens. Battu aux Thermopyles, en 563, par le consul Acilius Glabrion, aidé de Philippe, le roi de Syrie se retira en Asie, et les Étoliens, livrés à eux-mêmes, demandèrent la paix, qui leur fut accordée en 563.

Ce n’était pas assez d’avoir contraint Antiochus d’abandonner la Grèce, L. Scipion, ayant pour lieutenant son frère, vainqueur de Carthage, alla, en 564, le chercher jusque dans ses États. Philippe favorisa le passage de l’armée romaine, qui traversa la Macédoine, la Thrace, l’Hellespont, sans difficulté. Les victoires remportées sur mer à Myonnèse, sur terre à Magnésie, terminèrent la campagne et suffirent pour obliger Antiochus à céder toutes ses provinces en deçà du mont Taurus, et à payer 15 000 talents, un tiers de plus que la contribution imposée à Carthage après la seconde guerre punique. Le sénat, loin de réduire

  1. Tite-Live, XXXIV, lviii.
  2. « D’autres peuples de la Grèce avaient, dans cette guerre, montré un oubli non moins coupable des bienfaits du peuple romain. » Tite-Live, XXXVI, xxii.)