Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/27

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quatrième, vingt-deux ; la troisième, vingt ; la cinquième, trente ; la sixième, quoique la plus nombreuse, n’en forma qu’une seule[1]. La première classe, qui comptait moins de citoyens, ayant cependant un plus grand nombre de centuries, devait payer plus de la moitié de l’impôt et fournir plus de légionnaires qu’aucune autre classe.

On continua de recueillir, ainsi que dans les curies, le vote par tête, mais la majorité des voix dans chaque centurie ne comptait que pour un suffrage. Or, comme la première classe en avait quatre-vingt-dix-huit, tandis que les autres, prises ensemble, n’en avaient que quatre-vingt-quinze, il est clair qu’il suffisait des votes de la première classe pour obtenir la majorité. Les dix-huit centuries de chevaliers donnaient d’abord leurs voix, puis les quatre-vingts centuries de la première classe ; si elles n’étaient pas d’accord, on appelait au vote la deuxième classe, et ainsi de suite ; mais, dit Tite-Live, il n’arriva presque jamais qu’on fût obligé de descendre jusqu’à la dernière[2]. Quoique, d’après sa signification originelle, la centurie dût représenter cent hommes, elle en renfermait déjà un nombre plus considérable. Chacune fut divisée en partie active, dans laquelle entraient tous les hommes de dix-sept à quarante-six ans, et en partie sédentaire, chargée de garder la ville, composée d’hommes de quarante-six à soixante ans[3].

Quant à ceux de la sixième classe, que plusieurs auteurs même ne comptent pas, ils étaient exempts de tout service militaire, ou bien on ne les enrôlait que dans un extrême

  1. « Les plus pauvres citoyens, malgré leur grand nombre, étaient les derniers à donner leur voix, et ne faisaient qu’une centurie. » (Denys d’Halicarnasse, IV, xxi.)
  2. Tite-Live, I, xliii.
  3. « Dès l’âge de dix-sept ans, on était appelé sous les drapeaux. La jeunesse commençait à cet âge et se prolongeait jusqu’à quarante-six ans. Alors commençait la vieillesse. » (Aulu-Gelle, X, xxviii. — Denys d’Halicarnasse, IV, xvi.)