Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/274

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tous[1]. Il avait les yeux noirs, le regard pénétrant, le teint d’une couleur mate, le nez droit et assez fort. Sa bouche, petite et régulière, mais avec des lèvres un peu grosses, donnait au bas de sa figure un caractère de bienveillance, tandis que la largeur de son front annonçait le développement des facultés intellectuelles. Son visage était plein, du moins dans sa jeunesse, car sur les bustes, faits sans doute vers la fin de sa vie, ses traits sont plus amaigris et portent des traces de fatigue[2]. Il avait la voix sonore et vibrante, le geste noble et un air de dignité régnait dans toute sa personne[3]. Son tempérament, d’abord délicat, devint robuste par un régime frugal, et par l’habitude de s’exposer à l’intempérie des saisons[4]. Adonné, dès sa jeunesse, à tous les exercices du corps, il montait à cheval avec hardiesse[5], et supportait sans peine les privations et les fatigues[6]. Sobre dans sa vie habituelle, sa santé n’était altérée ni par l’excès du travail ni par l’excès des plaisirs. Cependant dans deux occasions, la première à Cordoue, la seconde à Thapsus, il fut pris d’attaques nerveuses, confondues à tort avec l’épilepsie[7].

Il portait une attention particulière à toute sa personne, se rasait avec soin ou se faisait épiler la barbe, ramenait

  1. « À des avantages extérieurs qui le distinguaient de tous les autres citoyens, César joignait une âme impétueuse et forte. » (Velleius Paterculus, II, xli.)
  2. Suétone, César, xlv.
  3. « Il tient de sa voix, de son geste, de l’air grand et noble de sa personne, une certaine manière de dire toute brillante et sans le moindre artifice. » (Cicéron, Brutus, lxxv, copié par Suétone, César, lv.)
  4. Plutarque, César, xviii.
  5. « Il eut, dès sa première jeunesse, une grande habitude du cheval, et il avait acquis la facilité de courir bride abattue, les mains jointes derrière le dos. » (Plutarque, César, xviii.)
  6. « Il prenait ses repas et cédait au sommeil sans en goûter le plaisir, et seulement pour obéir à la nécessité. » (Velleius Paterculus, II, xli.)
  7. Suétone, César, liii. — Plutarque, César, xviii et lviii.