plus pour César de se lier davantage avec Pompée ; aussi le seconda-t-il de toute son influence, et, soit pour cimenter ce rapprochement, soit par inclination pour une personne belle et gracieuse, il épousa, peu de temps après son retour, Pompeia, parente de Pompée et petite-fille de Sylla[1]. Il était alors tout à la fois l’arbitre de l’élégance, l’espoir du parti démocratique, et le seul homme public dont les opinions et la conduite n’eussent jamais varié.
IV. La décadence d’un corps politique est évidente lorsque, au lieu de venir de son initiative prévoyante, les mesures les plus utiles à la gloire du pays sont provoquées par des hommes obscurs et souvent décriés, organes fidèles, mais flétris, de l’opinion publique. Ainsi les propositions faites à cette époque, loin d’être inspirées par le sénat, furent mises en avant par des individus peu considérés et imposées par l’attitude violente du peuple. La première eut rapport aux pirates qui, soutenus et encouragés par Mithridate, infestaient depuis longtemps les mers et ravageaient toutes les côtes ; une répression énergique était indispensable. Ces audacieux aventuriers, dont les guerres civiles avaient beaucoup accru le nombre, étaient devenus une véritable puissance. Partant de la Cilicie, leur centre commun, ils armaient des flottes entières et trouvaient un refuge dans les villes importantes[2]. Ils avaient pillé le port si fréquenté de Gaëte, osé descendre à Ostie et emmener les habitants en esclavage, coulé en pleine mer une flotte romaine sous les ordres d’un consul, et fait prisonniers deux préteurs[3]. Non-seulement des étrangers députés vers