Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/32

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Les prêtres ne formaient pas un ordre à part, mais tous les citoyens pouvaient faire partie de collèges particuliers. En tête de la hiérarchie sacerdotale se trouvaient les pontifes, au nombre de cinq[1] ; le roi en était le chef[2]. Ils décidaient de toutes les questions qui tenaient à la liturgie et au culte, veillaient à ce que les sacrifices et les cérémonies se fissent conformément aux rites traditionnels[3], surveillaient les autres ministres de la religion, fixaient le calendrier[4], ne répondaient de leurs actions ni devant le sénat ni devant le peuple[5].

Après les pontifes, la première place appartenait aux curions, chargés dans chaque curie des fonctions religieuses et qui avaient à leur tête un grand curion ; puis venaient les flamines, les augures[6], les vestales, chargées d’entretenir le feu sacré ; les douze prêtres Saliens[7], gardiens des boucliers sacrés, nommés ancilia ; enfin les feciales, hérauts

    un lieu dans ces murailles qui ne soit plein des dieux et de leur culte ; nos sacrifices solennels ont leurs jours fixes comme la place où ils doivent se faire. » (Tite-Live, V, lii, Discours de Camille ; — VI, xli.)

  1. Cicéron, De la République, II, xiv.
  2. « Tous les actes religieux, publics et particuliers, étaient soumis à la décision du pontife : ainsi le peuple savait à qui s’adresser, et l’on prévenait les désordres que pouvait amener dans la religion l’oubli des rites nationaux ou l’introduction de rites étrangers. Le même pontife devait encore régler ce qui concernait les funérailles, les moyens d’apaiser les mânes, de distinguer, entre les prodiges annoncés par la foudre et d’autres phénomènes, ceux qui exigeaient une expiation. » (Tite-Live, I, xx.)
  3. « Le grand pontife remplit les fonctions d’interprète et de devin ou plutôt d’hiérophante. Il ne préside pas seulement aux sacrifices publics, mais il surveille encore ceux qui se font en particulier, et il prend garde qu’on ne transgresse les ordonnances du culte. Enfin, c’est lui qui enseigne ce que chacun doit faire pour honorer les dieux et pour les apaiser. » (Plutarque, Numa, xii.)
  4. Numa divisa l’année en douze mois, suivant le cours de la lune ; il ajouta à l’année janvier et février. (Tite-Live, I, xix. — Plutarque, Numa, xxiii.)
  5. Denys d’Halicarnasse, II, lxxiii.
  6. Denys d’Halicarnasse, II, lxiv.
  7. Salien vient de salire (sauter, danser). (Denys d’Halicarnasse, II, lxx.) Ils devaient, en certaines occasions, exécuter des danses sacrées et chanter des hymnes en l’honneur du dieu de la guerre.