Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/364

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reçut le royaume du Bosphore. Tigrane, privé d’une partie de ses États, ne conserva que l’Arménie. Le tétrarque de Galatie, Dejotarus, obtint des accroissements de territoire, et Ariobarzane l’agrandissement du royaume de Cappadoce, rétabli en sa faveur. Divers petits princes dévoués aux Romains furent dotés, trente-neuf villes rebâties ou fondées. Enfin le Pont, la Cilicie, la Syrie, la Phénicie, déclarées provinces romaines, durent accepter le régime que le vainqueur leur imposa. Ces contrées reçurent des institutions qu’elles conservèrent plusieurs siècles[1]. Toutes les côtes de la Méditerranée, excepté l’Égypte, devinrent tributaires de Rome.

La guerre terminée en Asie, Pompée s’était fait devancer par son lieutenant, Pupius Pison Calpurnianus, qui briguait le consulat, et, à cet effet, demandait l’ajournement des comices. Cet ajournement fut accordé, et Pison nommé consul à l’unanimité[2], avec M. Valerius Messala, pour l’année 693, tant la crainte qu’inspirait Pompée rendait chacun docile à ses désirs, car on ignorait ses intentions, et on redoutait qu’à son retour il ne marchât de nouveau sur Rome à la tête de son armée victorieuse ; mais Pompée, ayant débarqué à Brindes vers le mois de janvier 693, congédia ses troupes, et arriva à Rome sans autre escorte que celle des citoyens qui étaient allés en foule à sa rencontre[3].

Après la première manifestation de la reconnaissance publique, il ne trouva plus l’accueil sur lequel il comptait, et des chagrins domestiques vinrent augmenter ses déceptions. Il avait appris la conduite scandaleuse tenue par sa

  1. Dion-Cassius, XXXVII, xx.
  2. Dion-Cassius, XXXVII, xliv. — Contrairement à d’autres auteurs, Dion-Cassius affirme que les comices ont été retardés. (Plutarque, Pompée, xlv.)
  3. « Plus on était alarmé, plus on fut satisfait de voir Pompée rentrer dans sa patrie comme simple citoyen. » (Velleius Paterculus, II, xl.)