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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/39

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CHAPITRE DEUXIÈME.

ÉTABLISSEMENT DE LA RÉPUBLIQUE CONSULAIRE.

(De 244 à 416)

Avantages de l’établissement de la République.

I. Les rois sont expulsés de Rome. Ils disparaissent parce que leur mission est accomplie. Il existe, on le dirait, dans l’ordre moral ainsi que dans l’ordre physique, une loi suprême qui assigne aux institutions, comme à certains êtres, une limite fatale, marquée par le terme de leur utilité. Tant que ce terme providentiel n’est pas arrivé, rien d’opposé ne prévaut : les complots, les révoltes, tout échoue contre la force irrésistible qui maintient ce qu’on voudrait renverser ; mais si, au contraire, un état de choses, inébranlable en apparence, cesse d’être utile aux progrès de l’humanité, alors ni l’empire des traditions, ni le courage, ni le souvenir d’un passé glorieux, ne peuvent retarder d’un jour la chute décidée par le destin.

La civilisation semble avoir été transportée de la Grèce en Italie pour y créer un immense foyer d’où elle pût se répandre dans le monde entier. Dès lors le génie de la force et de l’organisation devait nécessairement présider aux premiers temps de Rome. C’est ce qui arriva sous les rois, et, tant que leur tâche ne fut pas accomplie, ils triomphèrent de tous les obstacles. En vain les sénateurs tentèrent de se partager le pouvoir en l’exerçant chacun pendant cinq jours[1] ; en vain les passions se soulevèrent

  1. « Les cent sénateurs se partagèrent en dix décuries, et chacune choisit un de ses membres pour exercer l’autorité. Le pouvoir était collectif : un seul en portait les insignes, et marchait précédé des licteurs. La durée de ce pou-