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Esclavage. — L’esclavage présentait de graves dangers pour la société, car, d’un côté, il tendait, par le meilleur marché de la main-d’œuvre, à se substituer au travail des hommes libres ; de l’autre, mécontents de leur sort, les esclaves étaient toujours prêts à secouer le joug et à devenir les auxiliaires de tous les ambitieux. En 253, 294 et 336, des soulèvements partiels annoncèrent l’état déjà redoutable d’une liasse déshéritée de tous les avantages, quoique liée intimement à tous les besoins de la vie commune[1]. Le nombre des esclaves s’accrut promptement. Ils remplaçaient les hommes libres que les guerres continuelles arrachaient aux travaux de la terre. Plus tard, quand ces derniers revenaient dans leurs foyers, le sénat était obligé de les nourrir, en envoyant chercher du blé jusqu’en Sicile pour le livrer, soit gratis, soif à prix réduit[2].

Lois agraires. — Quant aux lois agraires et à la question

    de perduellion, comptant entièrement sur la puissance tribunitienne dont il était revêtu. » (An de Rome 305.) (Denys d’Halicarnasse, XI, xxxix.)

  1. « Pendant que ces choses se passaient, il y eut à Rome une conspiration de plusieurs esclaves, qui formèrent ensemble le dessein de s’emparer des forts et de mettre le feu aux différents quartiers de la ville. » (An de Rome 253.) (Denys d’Halicarnasse, V, li.) — « Du haut du Capitole, Herdonius appelait les esclaves à la liberté. Il avait pris en main la cause du malheur ; il venait rétablir dans leur patrie ceux que l’injustice en avait bannis, délivrer les esclaves d’un joug pesant ; c’est au peuple romain qu’il veut accorder l’honneur de cette entreprise. » (An de Rome 294.) (Tite-Live, III, xv.) — « Les esclaves conjurés devaient, sur différents points, incendier la ville, et, le peuple une fois occupé à porter secours aux toits embrasés, envahir en armes la citadelle et le Capitole. Jupiter déjoua ces criminels projets. Sur la dénonciation de deux esclaves, les coupables furent arrêtés et punis. « (An de Rome 336.) (Tite-Live, IV, xlv.)
  2. « Enfin, sous le consulat de M. Minucius et d’A. Sempronius, le blé arriva en abondance de Sicile, et le sénat délibéra sur le prix auquel il fallait le livrer aux citoyens. » (An de Rome 263.) (Tite-Live, II, xxxiv.) — « Comme le défaut de cultivateurs faisait craindre la famine, on envoya chercher du blé en Étrurie, dans le Pomptinum, à Cumes, et enfin jusqu’en Sicile. » (An de Rome 321.) (Tite-Live, IV, xxv.)