Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/54

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était conforme an droit public et religieux. De plus, l’obligation imposée par cette loi d’avoir toujours un censeur pris parmi les plébéiens ouvrait les portes du sénat aux plus riches d’entre eux, puisqu’au censeur appartenait de fixer le rang des citoyens et de prononcer sur l’admission ou l’exclusion des sénateurs. La loi publilienne tendait donc à élever au même rang l’aristocratie des deux ordres, et à créer la noblesse (nobilitas), composée de toutes les familles illustrées par les fonctions qu’elles avaient remplies.


Éléments de dissolution.

IV. Au commencement du ve siècle de Rome, le rapprochement des deux ordres avait donné à la société une plus grande consistance ; mais, de même que nous avons vu, sous la royauté, poindre les principes qui devaient un jour faire la grandeur de Rome, de même nous voyons, alors, apparaître des dangers qui se renouvelleront sans cesse. La corruption électorale, la loi de perduellion, l’esclavage, l’accroissement de la classe pauvre, les lois agraires et la question des dettes, viendront, en différences circonstances, menacer l’existence de la République. Constatons sommairement que ces questions, si graves dans la suite, furent soulevées de bonne heure.

Corruption électorale. — La fraude s’introduisit dans les élections dès que le nombre des électeurs s’accrut et obligea à recueillir plus de suffrages pour obtenir des charges publiques ; en 396, en effet, une loi sur la brigue, proposée par le tribun du peuple C. Pœtelius, atteste déjà l’existence de la corruption électorale.

Loi de lèse-majesté. — Dès 305 et 369, l’application de la loi de perduellion ou d’attentat contre la République fournit à l’arbitraire une arme dont on fit plus tard, sous les empereurs, un si déplorable usage sous le nom de loi de lèse-majesté[1].

  1. « Appius convoque une assemblée, accuse Valerius et Horatius du crime