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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/64

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En 305, les lois des Douze Tables décidèrent que le taux de l’intérêt serait réduit à 10 p. 100 par année ; mais une loi de Licinius Stolon résolut seule, d’une manière équitable, cette grave question. Elle statuait que les intérêts précédemment payés par les débiteurs seraient déduits du capital, et que le capital serait remboursé par portions égales dans un intervalle de trois ans. Cette mesure était avantageuse pour tous, car, dans l’état d’insolvabilité où se trouvaient les débiteurs, les créanciers ne touchaient aucun intérêt et risquaient même de perdre le capital : la nouvelle loi garantissait les créances ; les débiteurs, à leur tour, devenus propriétaires, trouvaient à se libérer au moyen des terres qu’ils avaient reçues, et du délai qui leur était donné. L’accord établi en 387 ne fut que momentané, et, au milieu de dissentiments de plus en plus animés, on arriva, en 412, jusqu’à décréter l’entière abolition des dettes et la défense d’exiger aucun intérêt, mesures révolutionnaires et transitoires.


Résumé.

V. Cet aperçu rapide des maux déjà sensibles qui travaillaient la société romaine nous conduit à cette réflexion : le sort de tous les gouvernements, quelle que soit leur forme, est de renfermer en eux des germes de vie qui font leur force, et des germes de dissolution qui doivent un jour amener leur ruine. Suivant donc que la République fut en progrès ou en décadence, les premiers ou les seconds se développèrent et dominèrent tour à tour ; c’est-à-dire, tant que l’aristocratie conserva ses vertus et son patriotisme, les éléments de prospérité prédominèrent ; mais, dès qu’elle commença à dégénérer, les causes de perturbation prirent le dessus et ébranlèrent l’édifice si laborieusement élevé.

    occupaient des emplois publics, et avaient servi dans toutes les guerres, ne trouvassent fort mauvais qu’on déchargeât leurs débiteurs de l’obligation de les payer. » (An de Rome 256.) (Denys d’Halicarnasse, V, lxvi.)