Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/92

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la majesté du peuple romain. Seuls les Èques restaient exposés à la colère de Rome ; le sénat n’oublia pas qu’à Allifæ ils avaient combattu dans les rangs ennemis, et, une fois dégagé de ses plus graves embarras, il infligea à ce peuple un châtiment terrible : quarante et une places furent prises et brûlées en cinquante jours. Cette période de six ans se termina ainsi par la soumission des Herniques et des Èques.

Cinq années moins agitées laissèrent à Rome le temps de régler la position de ses nouveaux sujets, d’établir des colonies et des voies de communication.

Les Herniques furent traités de la même façon que l’avaient été les Latins en 416, et privés du commercium et du connubium. On imposa à Anagnia, à Frusino, et aux autres villes qui avaient fait défection, des préfets et le droit des Cærites. Les cités restées fidèles conservèrent leur indépendance et le titre d’alliées (448)[1] ; les Èques perdirent une partie de leur territoire et reçurent le droit de cité sans suffrage (450). Les Samnites, suffisamment humiliés, obtinrent enfin le renouvellement de leurs anciennes conventions (450)[2]. Des fœdera non æqua furent conclus avec les Marses, les Péligniens, les Marrucins, les Frentaniens (450), les Vestins (452) et les Picentins (455)[3]. Avec Tarente on traita sur le pied de l’égalité, et Rome s’engagea à ne pas laisser sa flotte dépasser le promontoire Lacinien (au sud du golfe de Tarente)[4].

Ainsi, d’une part, les territoires partagés entre des citoyens romains, de l’autre, le nombre des municipes, se trouvaient considérablement augmentés. De plus, la République avait acquis de nouveaux alliés ; elle possédait enfin les passages

  1. Tite-Live, IX, xliii. — Cicéron, Discours pour Balbus, xiii. — Festus, au mot Præfecturæ, p. 233.
  2. Tite-Live, IX, xlv. — Diodore de Sicile, XX, ci.
  3. Tite-Live, IX, xlv ; X, iii, x.
  4. Appien, Guerres samnites, § i, p. 56, édit. Schweighæuser.