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des Apennins et dominait sur les deux mers[1]. Une ceinture de forteresses latines protégeait Rome et rompait les communications entre le nord et le midi de l’Italie : chez les Marses et les Èques, c’étaient Alba et Carseoli ; vers les sources du Liris, Sora ; enfin, en Ombrie, Narnia. Des routes militaires relièrent ces colonies avec la métropole.


Quatrième guerre samnite. Deuxième coalition des Samnites,
des Étrusques, des Ombriens et des Gaulois (456-464).

VII. La paix ne pouvait durer longtemps : entre Rome et les Samnites, c’était un duel à mort. En 456, ces derniers étaient déjà assez remis de leurs désastres pour tenter une fois de phis le sort des armes[2]. Rome envoie au secours des Lucaniens, subitement attaqués, deux armées consulaires. Vaincus à Tifernum par Fabius, à Maleventum par Decius, les Samnites voient tout leur pays livré à la dévastation. Cependant ils ne perdent pas courage ; leur chef, Gellius Egnatius, conçoit un plan qui met Rome en grand danger. Il divise l’armée samnite en trois corps : le premier reste pour défendre le pays ; le second prend l’offensive en Campanie ; le troisième, qu’il commande en personne, se jette en Étrurie, et, grossi par le concours des Étrusques, des Gaulois et des Ombriens, forme bientôt une armée nombreuse[3]. L’orage grondait de tous côtés, et, tandis que les généraux romains étaient occupés les uns dans le Samnium, les autres en Campanie, arrivèrent des dépêches d’Appius, placé à la tête de l’armée d’Étrurie, annonçant la terrible coalition ourdie dans le silence par les peuples du nord, qui concentraient toutes leurs forces en Ombrie pour marcher sur Rome.

La terreur fut extrême, mais l’énergie se trouva à la hauteur du péril. Tous les hommes valides, jusqu’aux affranchis, furent enrôlés, et quatre-vingt-dix mille soldats mis sur

  1. Diodore de Sicile, XIX, x.
  2. Tite-Live, X, xi et suiv.
  3. Tite-Live, X, xxii et suiv. — Polybe, II, xix. — Florus, I, xvii.