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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/94

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pied. Dans ces graves circonstances (458), Fabius et Decius furent, une fois de plus, élevés à la magistrature suprême, et ils remportèrent, sous les murs de Sentinum, une éclatante victoire, longtemps disputée. Pendant la bataille, Decius se dévoua, à l’exemple de son père. La coalition une fois dissoute, Fabius battit une autre armée sortie de Pérouse, puis vint triompher à Rome. L’Étrurie fut domptée (460), et obtint une trêve de quarante ans[1].

Les Samnites soutinrent encore une lutte opiniâtre entremêlée de succès et de revers. En 461, après avoir fait serment de vaincre ou de mourir, trente mille d’entre eux jonchaient le champ de bataille d’Aquilonia. Quelques mois plus tard, le célèbre Pontius, le héros des Fourches Caudines, reparaissait, au bout de vingt-neuf ans, à la tête de ses concitoyens et faisait subir au fils de Fabius un échec, dont celui-ci se releva bientôt avec l’aide de son père[2]. Enfin, eu 464, deux armées romaines recommencèrent, dans le Samnium, une guerre à outrance qui amena pour la quatrième fois le renouvellement des anciens traités et la cession d’une certaine étendue de terres. À la même époque, une insurrection qui éclata dans la Sabine fut promptement réprimée par Curius Dentatus. L’Italie centrale était conquise.

La paix avec les Samnites régna pendant cinq ans (464-469). Rome étendit ses frontières et fortifia celles des peuples placés sous son protectorat ; en même temps elle établissait de nouveaux postes militaires.

Le droit de cité sans suffrage fut accordé aux Sabins, et l’on donna des préfets à quelques villes de la vallée du Vulturne (Venafrum et Allifæ)[3]. Pour surveiller l’Italie méridionale on envoya à Venouse une colonie latine de

  1. Volsinies, Pérouse et Arretium. (Tite-Live, X, xxxvii.)
  2. Orose, III, xxii. — Zonare, VII, 2. — Eutrope, II, v.
  3. Velleius Paterculus, I, xv. — Festus, au mot Præfecturæ, p. 233.