Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant les Belges, après s’être concentrés dans le pays des Suessions, au nord de l’Aisne, avaient envahi le territoire des Rèmes. Sur leur route et à huit milles du camp romain (Voir planche 7) était une ville rémoise, appelée Bibrax (Vieux-Laon)[1]. Les Belges la pressèrent vivement ; elle se défendit avec peine tout le jour. Ces peuples, comme les Celtes, pour attaquer les places, les entouraient d’une foule de combattants, et, lançant partout une grande quantité de pierres, ils écartaient les défenseurs des murs ; puis, formant la tortue, ils s’avançaient contre les portes et sapaient la muraille. Lorsque la nuit eut suspendu l’attaque, Iccius, qui commandait dans la ville, fit dire à César qu’il ne pouvait tenir plus longtemps, à moins d’un prompt secours. Vers le milieu de la nuit, celui-ci fit partir pour Bibrax des Numides, des archers crétois et des frondeurs baléares, guidés par les messagers d’Iccius. Ce renfort releva le courage des assiégés et ôta l’espoir de s’emparer de la ville aux ennemis, qui, après

    camp, ont montré qu’ils avaient 18 pieds de largeur sur 9 ou 10 de profondeur. (Voir planches 8 et 9.) Si donc on admet 10 pieds de largeur pour le terre-plein du parapet, il aurait mesuré 8 pieds de hauteur, ce qui, avec la palissade de 4 pieds, donnerait à la crête du parapet 21 ou 22 pieds de commandement sur le fond du fossé.

  1. On a cherché l’emplacement de Bibrax à Bièvre, Bruyères, Neufchâtel, Beaurieux et sur la montagne dite le Vieux-Laon. Aujourd’hui que le camp de César est retrouvé sur la colline de Mauchamp, il n’est plus permis d’hésiter qu’entre Beaurieux et le Vieux-Laon, car, de toutes ces localités, ce sont les seules qui, comme l’exige le texte, soient distantes de huit milles du camp romain. Mais Beaurieux ne saurait convenir, par la raison que, quand même l’Aisne eût passé, lors de la guerre des Gaules, au pied des hauteurs où la ville est située, on ne comprendrait pas comment les renforts envoyés par César auraient pu traverser la rivière et pénétrer dans la place, que l’armée belge eût certainement investie de tous les côtés. Ce fait se conçoit facilement, au contraire, si l’on place Bibrax sur la montagne de Vieux-Laon, qui présente vers le sud des escarpements inexpugnables. Les Belges l’auront entourée de toutes parts excepté au midi, et c’est par là sans doute que, pendant la nuit, les renforts de César seront entrés dans la ville.