Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/116

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mais sont repoussés par une grêle de traits ; ceux qui étaient parvenus sur la rive gauche, enveloppés par la cavalerie, sont massacrés.


Retraite des Belges.

IV. Les Belges n’ayant pu ni emporter l’oppidum de Bibrax, ni attirer les Romains sur un terrain désavantageux, ni traverser l’Aisne, pressés d’ailleurs par le manque de vivres, prirent le parti de retourner chez eux, après être convenus de se rassembler de nouveau pour secourir le pays qui serait envahi le premier par l’armée romaine. La principale cause de cette résolution fut la nouvelle de l’imminente invasion de Divitiacus et des Éduens dans le pays des Bellovaques ; ces derniers ne voulurent pas perdre un instant pour voler à la défense de leurs foyers. Vers dix heures du soir, les Belges se retirèrent dans un tel désordre, que leur départ ressemblait à une fuite. César en fut informé aussitôt par ses espions ; mais, craignant que cette retraite ne cachât un piège, il retint ses légions et même sa cavalerie dans le camp. Au point du jour, mieux instruit par ses éclaireurs, il fit partir toute sa cavalerie sous les ordres des lieutenants Q. Pedius et L. Aurunculeius Cotta[1], et les fit suivre par Labienus avec trois légions. Ces troupes tombèrent sur les fuyards et en tuèrent autant que le permit la durée du jour. Au coucher du soleil, elles cessèrent la poursuite, et, suivant l’ordre reçu, revinrent au camp[2].

La coalition de ces Belges, si renommés par leur valeur, se trouvait ainsi dissoute. Cependant il importait au général romain, pour assurer la pacification du pays, d’aller soumettre jusque chez eux les peuples qui avaient osé se liguer contre lui. Les plus rapprochés étaient les Suessions, dont le territoire confinait à celui des Rèmes.


  1. Voir les biographies des lieutenants de César, Appendice D.
  2. Guerre des Gaules, II, xi.