Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/118

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les deux fils mêmes du roi Galba, et se fit livrer toutes les armes ; il conduisit ensuite son armée dans le pays des Bellovaques, qui s’étaient enfermés, avec tout ce qu’ils possédaient, dans l’oppidum de Bratuspantium (Breteuil)[1]. L’armée n’en était qu’à cinq milles environ, lorsque tous les vieillards, sortant de la ville, vinrent, en tendant les mains, implorer la générosité du général romain ; arrivé sous les murs de la place, et pendant qu’il établissait son camp, il vit les femmes et les enfants demander aussi, du haut des murs, la paix en suppliants.

Divitiacus, au nom des Éduens, intercéda en leur faveur. Après la retraite des Belges et le licenciement de ses troupes, il était retourné près de César. Celui-ci, qui, à la prière des Rèmes, venait de se montrer clément envers les Suessions, usa, à la sollicitation des Éduens, d’indulgence envers les Bellovaques. Obéissant ainsi à la même pensée politique d’accroître aux yeux des Belges l’influence des peuples alliés de Rome, il leur pardonna ; mais, comme leur nation était la plus puissante de la Belgique, il exigea d’eux toutes leurs armes et six cents otages. Les Bellovaques déclarèrent que les promoteurs de la guerre, à la vue du malheur qu’ils avaient attiré sur leur pays, s’étaient enfuis dans l’île de Bretagne.

Il est curieux de remarquer les relations qui existaient à cette époque entre une partie de la Gaule et l’Angleterre. Nous savons, en effet, par les Commentaires, qu’un certain Divitiacus, chef suession, le plus puissant de toute la Gaule, avait étendu autrefois son pouvoir jusque dans l’île de Bre-

  1. On hésite entre Beauvais, Montdidier ou Breteuil. Nous adoptons Breteuil comme plus probable, d’après la Dissertation sur Bratuspantium par M. l’abbé Devic, curé de Mouchy-le-Châtel. Il faut remarquer cependant que M. l’abbé Devic ne place pas Bratuspantium à Breteuil même, mais tout près de cette ville, dans l’espace compris aujourd’hui entre les communes de Vaudeuil, Caply, Beauvoir et ses dépendances. — Paris, 1843, et Arras, 1865.