Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/141

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d’un seul coup toute leur jeunesse, tous leurs principaux citoyens, toute leur flotte ; sans refuge, sans moyens de défendre plus longtemps leurs oppidums, ils se rendirent corps et biens. César, voulant obliger les Gaulois à respecter désormais le droit des gens, fit mettre à mort tout le sénat et vendre à l’encan le reste des habitants.

Ce châtiment cruel lui a été justement reproché ; cependant ce grand homme donna si souvent des preuves de sa clémence envers les vaincus, qu’il dut céder à des raisons politiques bien puissantes pour ordonner une exécution si contraire à ses habitudes et à son caractère. D’ailleurs c’était un triste effet de la guerre d’exposer sans cesse les chefs des États gaulois aux ressentiments des vainqueurs et aux colères de la foule. Tandis que le général romain punissait le sénat des Vénètes de sa défection et de sa résistance opiniâtre, les Aulerques-Éburovices et les Lexoviens égorgeaient le leur, qui voulait les empêcher de se joindre à l’insurrection[1].


Victoire de Sabinus sur les Unelles.

IV. En même temps que ces événements se passaient chez les Vénètes, Q. Titurius Sabinus remportait une victoire décisive sur les Unelles. À la tête de cette nation et des autres États révoltés était Viridovix, auquel s’étaient joints, depuis quelques jours, les Aulerques-Éburovices et les Lexoviens. Ses troupes s’étaient grossies d’une multitude d’hommes sans aveu accourus de tous les points de la Gaule, dans l’espoir du pillage. Sabinus, parti, croyons-nous, des environs d’Angers avec ses trois légions, arriva dans le pays des Unelles et y choisit, pour camper, une position avantageuse sous tous les rapports. Il s’établit sur une colline appartenant à la ligne des hauteurs qui séparent le bassin de la Sée de celui de la Célune, là où se voient

  1. Guerre des Gaules, III, xvii.