tenait sur ses gardes ; au moment opportun il commande de faire une brusque sortie par deux portes, et de tomber sur les ennemis embarrassés de leurs fardeaux. L’avantage du lieu, l’inhabileté et la fatigue des Gaulois, la valeur des Romains, tout contribua au succès. Les barbares, poursuivis par la cavalerie, furent taillés en pièces. Les peuples voisins se soumirent aussitôt.
César et Sabinus apprirent en même temps, l’un la victoire sur les Unelles, l’autre l’issue du combat contre les Vénètes[1].
V. Presque à la même époque P. Crassus, détaché, comme on l’a vu, avec douze cohortes et un corps de cavalerie, arriva en Aquitaine, qui, d’après les Commentaires, formait la troisième partie de la Gaule[2]. Il crut ne pas pouvoir déployer trop de prudence dans un pays où, peu d’années auparavant, le lieutenant L. Valerius Præconinus avait perdu son armée et la vie, et le proconsul L. Mallius subi un grand échec. Après avoir pourvu aux vivres, réuni des auxiliaires et choisi nominativement les hommes les plus courageux de Toulouse et de Narbonne, il fit entrer son armée sur les terres des Sotiates, qui, très-nombreux, et forts surtout en excellente cavalerie, attaquèrent l’armée romaine pendant sa marche. Leurs cavaliers furent d’abord repoussés et poursuivis ; mais, démasquant tout à coup leur infanterie embusquée dans un défilé (in convalle), ils chargèrent les Romains dispersés, et le combat recommença avec acharnement.
Fiers de leurs anciennes victoires, les Sotiates croyaient par leur valeur sauver l’Aquitaine ; de leur côté, les troupes de Crassus voulaient montrer ce qu’elles pouvaient faire