Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/166

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taient rapidement dans leurs chars[1]. En guerre, ils se servaient, comme auxiliaires, de leurs chiens, que les Gaulois faisaient venir de la Bretagne pour le même usage. Ces chiens étaient excellents pour la chasse[2].

En résumé, les Bretons étaient moins civilisés que les Gaulois. Si l’on excepte l’art d’exploiter certains métaux, l’industrie chez eux se bornait à la fabrication des objets les plus grossiers et les plus indispensables, et c’était de la Gaule qu’ils tiraient les colliers, les vases d’ambre et de verre, et les ornements en ivoire pour les freins de leurs chevaux[3].

On savait aussi que des perles se trouvaient dans la mer d’Écosse, et l’on croyait facilement qu’elle recélait d’immenses richesses.

Ces détails sur la Bretagne ne furent recueillis qu’après les expéditions romaines, car, auparavant, les données les plus mystérieuses régnaient sur ce pays, et lorsque César en résolut la conquête, cette audacieuse entreprise exalta les esprits au plus haut degré par l’attrait toujours si puissant de l’inconnu ; quant à lui, en traversant la Manche, il obéissait à la même pensée qui l’avait conduit au delà du Rhin : il voulait donner aux barbares une haute idée de la grandeur romaine et les empêcher de prêter un appui aux insurrections de la Gaule.


Première expédition de Bretagne.

V. Quoique l’été touchât à sa fin, les difficultés d’une descente en Bretagne ne l’arrêtèrent pas. Lors même d’ailleurs que la saison ne lui aurait pas permis de conduire l’expédition à bonne fin, il lui sembla avantageux de prendre pied dans cette île, et d’en reconnaître les lieux, les ports et les points de débarquement. Toutes les personnes qu’il fit

  1. Guerre des Gaules, IV, xxxii et xxxiii.
  2. Strabon, IV, p. 200.
  3. Strabon, IV, p. 201.