pendant plus de quatre heures, jusqu’à l’arrivée de toute la cavalerie, que César envoya à leur secours. Saisis d’épouvante, les Morins jetèrent leurs armes et furent presque tous massacrés[1].
VI. Dès le lendemain du retour de l’armée sur le continent, Labienus fut chargé de réduire, avec les deux légions ramenées de Bretagne, les Morins révoltés, que les marais, desséchés par les chaleurs de l’été, ne mettaient plus, comme l’année précédente, à l’abri des attaques. D’un autre côté, Q. Titurius Sabinus et L. Cotta rejoignirent César, après avoir dévasté et incendié le territoire des Ménapiens, réfugiés dans l’épaisseur de leurs forêts. L’armée fut établie en quartiers d’hiver chez les Belges. Le sénat, lorsqu’il reçut les nouvelles de ces succès, décréta vingt jours d’actions de grâces[2].
VII. Avant de se rendre en Italie, César ordonna à ses lieutenants de réparer les anciens navires et d’en construire pendant l’hiver un plus grand nombre, dont il détermina la forme et les dimensions. Pour qu’il fût plus facile de les charger et de les tirer à terre, il recommanda de les faire un peu moins hauts que ceux qui étaient en usage en Italie ; cette disposition ne présentait aucun inconvénient, car il avait remarqué que les vagues de la Manche s’élevaient moins que celles de la Méditerranée, ce qu’il attribuait à tort à la fréquence des mouvements du flux et du reflux. Il voulut aussi plus de largeur dans les bâtiments, à cause des bagages et des bêtes de somme qu’ils devaient transporter, et prescrivit de les aménager de manière à permettre l’usage des rames, dont la manœuvre était facilitée par le