Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/176

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venu de recouvrer leur liberté, se réunirent de toutes parts et marchèrent contre le camp.

Privé de cavalerie, César prévoyait bien qu’il en serait de ce combat comme du précédent, et que l’ennemi, repoussé, lui échapperait aisément par la fuite ; néanmoins, comme il avait à sa disposition trente chevaux amenés par Commius en Bretagne, il crut pouvoir s’en servir avec avantage[1] ; il rangea les légions en bataille à la tête du camp et fit marcher en avant. L’ennemi ne soutint pas le choc, et se dispersa ; les légionnaires le poursuivirent aussi vite et aussi loin que leur armement le permettait ; ils revinrent au camp, après avoir fait un grand carnage et tout ravagé dans un vaste rayon.

Le même jour, les barbares envoyèrent des députés pour demander la paix. César exigea le double du nombre d’otages convenu, et ordonna de les lui amener sur le continent. De toute la Bretagne, deux États seulement obéirent à cet ordre.

L’équinoxe approchait, et il ne voulait point exposer à une navigation d’hiver des vaisseaux mal réparés. Il profita d’un temps favorable, mit à la voile peu après minuit, et regagna la Gaule avec tous ses navires sans le moindre dommage. Seuls, deux bâtiments de charge ne purent entrer dans le port de Boulogne avec la flotte et furent entraînés un peu plus bas vers le sud. Ils portaient environ trois cents soldats, qui, une fois débarqués, se mirent en marche pour rejoindre l’armée. Dans le trajet, des Morins, séduits par l’appât du butin, les surprirent, et bientôt, atteignant le nombre de six mille, ils parvinrent à les envelopper. Les romains se formèrent en cercle ; en vain leur promit-on la vie sauve s’ils se rendaient ; ils se défendirent vaillamment

  1. À la bataille d’Arcole, en 1796, 25 cavaliers eurent une grande influence sur l’issue de la journée. (Mémoires de Montholon, dictées de Sainte-Hélène, II, ix).