Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/184

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manœuvrées par vingt-quatre matelots, et capables de contenir une compagnie de cent hommes avec son état-major, ses armes, ses munitions… Ces bateaux offraient un inconvénient fâcheux, celui de dériver, c’est-à-dire de céder aux courants. Ils le devaient à leur lourde structure, qui présentait plus de prise à l’eau que leur mâture n’en présentait au vent[1]. »

Les navires de César éprouvèrent le même inconvénient, et, entraînés par les courants, à sa seconde expédition, ils allèrent à la dérive assez loin dans le nord.

Nous avons vu que les bateaux de transport de César étaient à fond plat, pouvaient marcher à la voile et à la rame, porter au besoin cent cinquante hommes, être chargés et tirés à terre avec promptitude (ad celeritatem onerandi subductionesque). Ils présentaient donc une grande analogie avec les bateaux plats de la flottille de 1804. Mais, il y a plus, l’empereur Napoléon avait trouvé utile d’imiter les galères romaines. « On avait reconnu nécessaire, dit M. Thiers, de construire des bateaux encore plus légers et plus mobiles que les précédents, tirant deux à trois pieds d’eau seulement, et faits pour aborder partout. C’étaient de grands canots, étroits et longs de soixante pieds, ayant un pont mobile qu’on posait ou retirait à volonté, et distingués des autres par le nom de péniches. Ces gros canots étaient pourvus d’une soixantaine d’avirons, portaient au besoin une légère voilure, et marchaient avec une extrême vitesse. Lorsque soixante soldats, dressés à manier la rame aussi bien que des matelots, les mettaient en mouvement, ils glissaient sur la mer comme ces légères embarcations détachées des flancs de nos grands vaisseaux, et surprenaient la vue par la rapidité de leur sillage. »

Le point de débarquement a été également le sujet d’une

  1. Histoire du Consulat et de l’Empire, t. IV, l. xvii.