Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/192

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Maxime s’explique ; car, vers sept heures, les rochers appelés les malms pouvaient être mis à découvert par la marée descendante.

Après quatre jours entiers, comptés depuis le moment du débarquement, c’est-à-dire le 30 août, s’éleva la tempête, et la pleine lune arriva la nuit suivante.

Cette première expédition, que César avait entreprise dans une saison trop avancée et avec trop peu de troupes, ne pouvait pas amener de grands résultats. Lui-même déclare qu’il ne voulait faire qu’une apparition en Bretagne. En effet, il ne s’éloigna pas de la côte, et quitta cette île vers le 12 septembre, n’y étant resté que dix-huit jours[1].


  1. Il est impossible de fixer avec certitude le jour où César quitta la Bretagne ; nous savons seulement que ce fut peu de temps avant l’équinoxe (propinqua die æquinoctii), qui, d’après les calculs de M. Le Verrier, tomba le 26 septembre, et que la flotte partit un peu après minuit. Si l’on suppose une traversée de neuf heures avec un vent favorable (ipse idoneam tempestatem nactus), comme au retour de la seconde expédition, César serait arrivé vers neuf heures du matin à Boulogne. La flotte n’ayant pu entrer dans le port qu’avec la marée montante, il suffit, pour connaître approximativement la date du retour, de chercher quel jour du mois de septembre 699 il y eut, à cette heure-là, pleine mer à Boulogne. Or, dans ce port, la mer est toujours pleine vers les neuf heures du matin, deux ou trois jours avant la pleine lune et avant la nouvelle lune ; donc, puisque la pleine lune du mois de septembre 699 a eu lieu le 14, c’est le 11 ou le 12 septembre, à peu près, que César aurait été de retour dans la Gaule. Quant aux deux navires qui furent rejetés plus bas, M. Lewin (Invasion of Britain by J. Cæsar) explique cet accident d’une manière très-judicieuse. Il s’appuie sur les tables des marées de l’amirauté anglaise, où on lit la recommandation suivante : « En approchant de Boulogne à marée montante, on doit faire grande attention, parce que le courant, qui, du côté de l’Angleterre, entraîne un bâtiment vers l’est, sur la côte de Boulogne l’entraîne, au contraire, vers la Somme. » Rien donc de plus naturel que les deux transports romains soient allés s’échouer au sud de Boulogne.