Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/208

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qu’il doit être déjà en Bretagne[1]. » — Répondant à une autre lettre de Quintus, datée du 4 des ides d’août (8 août), il se réjouit d’avoir reçu, le jour des ides de septembre (9 septembre), la nouvelle de son arrivée dans cette île[2]. Ces données fixent le départ de l’expédition à la fin de juillet, car les lettres mettaient de vingt à trente jours à faire le trajet de la Bretagne à Rome[3]. Lorsque l’armée s’éloigna des côtes, les nouvelles furent naturellement beaucoup plus longtemps en route, et, au mois d’octobre, Cicéron écrivait à son frère : « Voilà cinquante jours passés sans que de vous, ni de César, ni même de vos parages, il soit venu lettre ou signe de vie[4]. » Le mois de juillet reconnu pour celui du départ, il s’agit de trouver le jour où ce départ eut lieu.

César mit à la voile au coucher du soleil, c’est-à-dire à huit heures (solis occasu naves solvit, leni Africo provectus). Le vent ayant cessé à minuit, il fut porté par les courants vers le nord ; et lorsque le jour parut, à quatre heures dut matin, il vit à sa gauche les falaises de South-Foreland ; mais alors le courant changeant avec la marée, à force de rames il aborda vers midi, comme l’été précédent, près de Deal.

Pour déterminer le jour du débarquement de César, il est nécessaire, avant tout, de savoir vers quels parages la flotte

  1. Cicéron, Lettres à Atticus, IV, xv. Cette lettre fut close le 5 des calendes d’août, répondant au 26 juillet.
  2. « J’ai reçu, le jour des ides de septembre (9 septembre), votre quatrième lettre, datée de Bretagne le 4 des ides d’août (8 août). » (Lettre à Quintus, III, i.)
  3. « Le 11 des calendes d’octobre (16 septembre), arriva votre courrier : il a mis vingt jours en route ; mon inquiétude était mortelle. » (Lettre à Quintus, III, i). — « César m’a écrit de Bretagne une lettre datée des calendes de septembre (28 août), que j’ai reçue le 4 des calendes d’octobre. Il paraît que les affaires n’y vont pas mal. César ajoute, pour que je ne sois pas surpris de ne rien recevoir de vous, que vous n’étiez pas avec lui lorsqu’il s’est rapproché de la mer (23 septembre). » (Lettre à Quintus, III, i, 25.)
  4. Cicéron, Lettre à Quintus, III, iii.