Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/210

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quement de César, et en remarquant que les marées des jours précédant la pleine lune du mois de juillet 700, qui tomba le 21, correspondent à celles des jours qui précédèrent la pleine lune du 26 juillet 1858, on trouve que c’est ou quinze jours ou un jour avant le 21 juillet de l’an 700, c’est-à-dire le 6 ou le 20 juillet, qu’il y eut pleine mer à Douvres vers onze heures et demie du soir. César a donc débarqué le 7 ou le 21 juillet. Nous adoptons la seconde date, puisque, d’après la lettre de Cicéron citée plus haut, il reçut avant le 26 juillet, à Rome, des nouvelles de son frère, qui devaient être au plus tard du 6 du même mois, les courriers mettant vingt jours en route. Dans cette lettre, Quintus annonçait son prochain départ pour la Bretagne.

Cette date, d’après laquelle l’armée romaine aurait débarqué la veille du jour de la pleine lune, convient d’autant plus que César, dès son arrivée en Bretagne, fit une marche de nuit qui eût été impossible dans une complète obscurité. La traversée avait duré seize heures. Au retour, elle ne dura que neuf heures, puisque César partit à neuf heures du soir (secunda inita cum solvisset vigilia) et arriva à Boulogne au point du jour (prima luce), qui, au milieu de septembre, est à six heures du matin[1].

La date de son retour est à peu près fixée par une lettre de Cicéron, qui s’exprime ainsi : « Le 11 des calendes de novembre (17 octobre), j’ai reçu des lettres de Quintus, mon frère, et de César ; l’expédition était finie, les otages étaient donnés. On n’avait pas fait de butin. On avait seulement imposé des contributions. Les lettres écrites des rivages bretons sont datées du 6 des calendes d’octobre

  1. Ceux qui refusent d’admettre Boulogne et Deal comme points d’embarquement et de débarquement de César prétendent qu’un si long temps n’était pas nécessaire pour exécuter un si court trajet. Mais une flotte met d’autant plus de temps à naviguer qu’elle est plus nombreuse ; semblable en cela à un corps d’armée, qui marche beaucoup moins vite qu’un seul homme.