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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/238

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appartenait aux Parisiens, limitrophes des Sénonais, et, quoique ces deux peuples n’en formassent autrefois qu’un seul, les Parisiens ne semblaient pas être entrés dans la conjuration. César, ayant annoncé cette décision du haut de son prétoire (pro suggestu pronuntiata), partit le même jour à la tête des légions, et marcha à grandes journées vers le pays des Sénonais.

À la nouvelle de son approche, Accon, le principal auteur de la révolte, ordonna à la population de se retirer dans les oppidums ; mais, surpris par l’arrivée des Romains, les Sénonais chargèrent les Éduens, jadis leurs patrons, d’intercéder en leur faveur : César leur pardonna sans difficulté, aimant mieux employer la belle saison à la guerre qu’à la recherche des coupables. Cent otages exigés des Sénonais furent confiés aux Éduens. Les Carnutes imitèrent l’exemple des Sénonais, et, par l’entremise des Rèmes, dont ils étaient les clients, obtinrent leur grâce. César prononça la clôture de l’assemblée de la Gaule, et ordonna à divers États de lui fournir des contingents de cavalerie[1].


Soumission des Ménapiens.

III. Cette partie du pays pacifiée, César tourna toutes ses pensées vers la guerre des Trévires et d’Ambiorix, chef des Éburons. Il était surtout impatient de tirer une vengeance éclatante de l’humiliation infligée à ses armes près d’Aduatuca. Sachant bien qu’Ambiorix ne hasarderait point la bataille, il chercha à pénétrer ses desseins. Deux choses étaient à craindre : la première, qu’Ambiorix, son territoire envahi, ne se réfugiât chez les Ménapiens, dont le pays, voisin des Éburons, était défendu par des bois et de vastes marais, et qui, seuls entre les Gaulois, n’avaient jamais fait acte de soumission ; la seconde, qu’il ne se réunît aux Germains d’outre-Rhin, avec lesquels, on ne l’ignorait pas, il

  1. Guerre des Gaules, VI, iv.